A la rencontre de nos boulangers :

Nous sommes allés rencontrer nos boulangers de la compagnie fermentée pour qu’ils nous racontent leur histoire. 7 jeunes femmes et hommes âgés de 27 à 40 ans pour qui cette aventure représente après un ou plusieurs essais professionnel(s) l’aboutissement d’une réflexion soigneusement pensée et mûrie.

Ils étaient prof de chimie, chargée de communication, en formation agriculture péri-urbaine et urbaine etc, mais tous animés par l’envie de faire quelque chose proche de la nature et de l’environnement, quelque chose de collectif qu’ils créeraient du début à la fin tout en gardant leur autonomie.

Remontons d’abord quelques années en arrière. Le fournil où ils sont installés a été construit en 2007 par Gilles qui était laitier sur la ferme. Il fut utilisé par plusieurs boulangers, et à la fin 2020, 3 structures se partageaient le local, dont « le son du pain » qui fournissait alors l’amap du Rheu. Septembre 2021, Justine, Benjamin et Samuel (issus d’une des structures) créent la compagnie fermentée.

Peut-être vous êtes-vous demandé pourquoi ce nom. Samuel nous donne l’explication « nous voulions que le nom de notre fournil montre les deux aspects importants pour nous : la notion de collectif (la compagnie) et celle du levain (fermentée) ».  Ainsi est née la compagnie fermentée qui est une SCOP (société coopérative et participative) ce qui permet de développer l’activité sans renoncer aux valeurs fondatrices de l’association ni à son principe démocratique.

S’ajoute à cela le côté artisanal, local et la notion de circuit court.

Durant l’année 2022, 3 nouveaux boulangers rejoignent l’équipe : Caroline, Lambert, Bénédicte. L’organisation se met en place, complexe, mais porteuse de richesses et de projets. Ils sont tous associés, salariés, détiennent des parts sociales du fournil, chacun a une tâche et change de tâche toutes les 3 semaines. Une réunion hebdomadaire leur permet d’organiser, répartir, projeter tout ce qui est nécessaire. Les 2 premières années ont été utiles pour remettre en cause le fonctionnement, installer celui qu’ils veulent et trouver un rythme de croisière. L’arrivée en janvier 2024 de Serge qui remplace P’tit Gilles parti ouvrir sa propre  boulangerie, pérennise l’équipe, et permet d’envisager de nouveaux projets.

A la compagnie fermentée, tout est sur place : le blé et le petit épeautre sont cultivés sur la ferme, le moulin (installé à la ferme lui aussi) permet de fabriquer la farine, le son (enveloppe du blé) est récupéré pour compléter les pains spéciaux, et alimenter les cochons. Les pains sont fabriqués dans le laboratoire et le four à bois termine la chaîne en permettant la cuisson.

Comment nos boulangers voient-ils l’avenir ? écoutons Justine « Il fut un temps où des milliers de boulangerie ont fermé leurs portes. L’ère était au pain industriel sans goût et sans saveur, le métier devenait trop difficile.

L’arrivée du Bio a changé la donne, les gens veulent à nouveau du pain naturel avec du goût et bon pour la santé. De nombreuses boulangerie artisanales voient le jour. Les gens prennent conscience qu’il faut privilégier le local, les circuits courts et le naturel ».

En ce qui les concerne nos boulangers ne veulent pas grandir, certaines journées sont saturées, et on vient parfois leur proposer des marchés. Ils préfèreraient diversifier les produits qu’ils proposent .Quelques chiffres pour finir : 1 tonne de pains à la semaine, des collèges et des écoles qui se fournissent chez eux, les amaps représentent 25 % de leur production.

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