Le concombre n’est pas un fruit que pour les dieux

Le concombre (Cucumis sativus) est  une plante potagère herbacée, grimpante, de la même famille que la calebasse africaine, le melon ou la courge. C’est un fruit qui est consommé comme un légume. Il est de la même espèce (Cucumis sativus) que le cornichon, consommé lui comme condiment.

 Les premières traces de cette plante annuelle rampante remonteraient à 10 000 avant notre ère. Il a ensuite gagné l’Inde, puis le Moyen-Orient et la Chine avant de conquérir « les assiettes » des Égyptiens. Les archéologues estiment que sa culture en tant qu’aliment a commencé il y a près de 3000 ans sur les bords du Nil par les Egyptiens, qui en consommaient beaucoup, et le faisaient figurer parmi les offrandes destinées à leurs dieux. Plus précisément, les anciens Égyptiens fabriquaient une liqueur légère à partir de concombres. C’est à cette époqueque le concombre a commencé à être apprêté avec du miel pour atténuer son amertume (Les concombres de l’Antiquité différaient principalement de ceux consommés aujourd’hui par leur goût amer). Arrivé chez les Hébreux, il prend ses lettres de noblesse en apparaissant dans la Bible (Il est cité trois fois dans l’Ancien Testament ). Selon ses écrits, la sagesse de Salomon, la force de Samson et le lyrisme de David seraient dus aux vertus du concombre…

On le confond souvent avant le moyen âge avec un autre qui s’avère être le concombre arménien, qui n’est pas un véritable concombre (Cucumis sativus) mais un type de melon

Le concombre véritable, asiatique d’origine, serait lui arrivé en France, au cours du Moyen-Âge, par l’Espagne musulmane, on trouve mention officielle de sa présence dès le 9è siècle, lorsque Charlemagne en ordonne la culture dans ses domaines.

Au XVIIe siècle, le concombre devient valorisé par les classes aisées car, fruit non rassasiant (à l’opposé de ce que recherche le paysan), il est vu comme un aliment de plaisir. La Quintinie, le jardinier en chef de Versailles, en fera pousser sous serre, en « primeur» : Louis XIV était en effet très friand de potages et de salades à base de concombre il le consommait aussi cuit et farci. Beaucoup plus amer qu’aujourd’hui, le concombre était alors un hôte courant des potagers. On racontait que le concombre rendait intelligent. On lui prêtait également des vertus aphrodisiaques, probablement à cause de sa forme. Aucune étude n’est venue prouver ces affirmations, mais ceci explique pourquoi le concombre a longtemps été sur les tablettes pharmaceutiques avant de se retrouver sur les tablettes des cuisines.

Il existe 2 grandes familles de concombre :

l’épineux : très amer, il est reconnaissable à ses quelques épines sur la peau. On le cultive avant tout dans le Sud de la France.

le hollandais : c’est le plus courant sur nos marchés. Il a été développé aux Pays-Bas au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et a conquis les papilles grâce à sa très légère amertume.

Enfin, aux Antilles, on trouve un concombre de forme ovoïde et épineux. Appelé « angurie », on le déguste volontiers confit dans du vinaigre, comme un cornichon.

 Le terme cornichon est attesté pour la première fois en 1651 et désigne alors un concombre cueilli jeune et conservé dans du vinaigre. La culture du concombre ne se développe cependant véritablement qu’au XXe siècle grâce à l’agriculture sous serre.

Aujourd’hui, les quatre plus grands pays producteurs de concombres dans le monde sont la Chine, l’Inde, la Russie et les États-Unis.

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