Comment la nature passe l’hiver

Pour passer l’hiver les êtres vivants (végétaux et animaux) ont recours à diverses solutions, pas de cheminée pour eux, mais ils savent prendre soin d’eux et préparer le printemps.


Les végétaux : Tous les végétaux restent sur place. Ils n’ont pas le choix, ils doivent s’adapter ou mourir. Quelle que soit la méthode utilisée pour passer l’hiver, l’idée principale est de réduire son activité et de rentrer ainsi dans un cycle semi léthargique après s’être protégé.

Les feuillus en perdant leurs feuilles, évitent de perdre d’énorme quantité d’eau par évaporation, et comme les buissons, ils prennent soin de mettre à l’abri dans une enveloppe d’écailles leurs bourgeons dès l’automne.

D’autres comme les myrtilliers ou les lauriers, ne perdant pas leurs feuilles, résistent grâce à leur pauvreté en eau, et à une teneur en sel minéraux élevée qui les protègent du gel. Dame nature ne faisant pas les choses à moitié, ces plantes ont en général des feuilles de couleurs sombres qui captent mieux la chaleur émise par les rayons du soleil.

– Pour les plantes à rosette (style pissenlit) la tactique adoptée consiste à réduire le plus possible sa végétation pour ne plus garder que quelques pousses et bourgeons hors du sol, et d’emmagasiner le plus d’énergie possible dans les racines.
– Concernant les plantes à bulbes, tubercule ou rhizome, plus rien n’apparaît au sol, la plante s’est « repliée » dans le sol avec une surcharge d’énergie dans son bourgeon souterrain (grâce à la couche de terre, elle est protégée du froid).

– Reste toutes les autres plantes qui ne peuvent résister à l’hiver et meurent. Mais pour perpétuer leur espèce, elles libèrent des graines qui le printemps venu, pourront germer et donner naissance à leur descendance.

Les animaux :

Contrairement aux plantes les animaux peuvent se déplacer, ce qui va permettre à certains d’entre eux d’aller passer l’hiver dans des contrées plus chaudes (les chanceux).
On peut donc trouver deux grandes stratégies, pour passer l’hiver, dans le monde animal :

I Rester sur place et résister au froid

Deux attitudes pour tenir tête au froid : l’hibernation ou l’adaptation

L’hibernation : elle ne se produit que chez certains mammifères et oiseaux. Durant cette période la température interne de ces animaux va descendre (tout en restant légèrement positive de 5 à 10 degrés) et s’aligner sur la température du lieu dans lequel ils se trouvent (terrier, grotte, tas de feuilles). Dans cet état, il n’y a plus aucune activité nerveuse, musculaire et alimentaire. La respiration et la consommation d’oxygène sont également ralenties. Cette phase dite de torpeur, est régulièrement entrecoupée de brefs éveils pour piocher dans les réserves et se dégourdir un peu les membres. Parmi les animaux qui hibernent, les plus connus sont le hérisson, le loir, le hamster, la marmotte, la taupe, la chauve-souris.

L’ours, le blaireau et le putois n’hibernent pas tout à fait, la différence vient du fait que leur température chute peu, de 5 à 7 degrés et que malgré leur somnolence, ils sont capables pendant cette période de réagir et de se déplacer, même hors de leur tanière lorsque le temps le permet. L’ours est même capable pendant cette période de mettre bas, et d’alimenter ses petits.

Les reptiles et les batraciens (dit animaux à sang froid) adoptent la même stratégie contre le froid et la privation de nourriture, ils se réfugient sous des tas de feuilles, de pierres, ou même s’enfouissent dans la boue. Néanmoins, ils peuvent encore malgré une température interne généralement inférieure à 10° effectuer de cours déplacements telle la couleuvre.

L’adaptation :  Pour tous les autres animaux qui restent sur place et néanmoins n’hibernent pas, une seule solution, s’adapter. En plus d’une réserve de graisse ils doivent se protéger à l’aide d’un plumage ou d’une fourrure plus dense, éventuellement se construire un gîte pour se protéger du vent et des intempéries hivernale (comme l’écureuil). D’autres animaux changent de couleur telle l’hermine ou le lièvre variable, cela pour mieux se confondre dans le paysage hivernal. Pour la nourriture, comme dans le cas de quelques rongeurs, les animaux font des réserves. Ils emmagasinent dans leur gîte des noisettes, des céréales, des glands, etc.) mais pour la plupart, pas de réserves, il faut trouver la nourriture et cela est plus compliqué.

II Aller vers des lieux plus chauds C’est ce qui s’appelle « migrer ».

Dans ce cas pas de mutation ou de transformation de l’animal. Il y a juste un déplacement volontaire vers des régions plus chaudes et surtout plus riches en disponibilités alimentaires. La plupart des migrations se font en groupe de quelques dizaines, à plusieurs milliers d’individus.
Voici quelques cas de migration remarquable :

Les morses migrent en se laissant dériver sur des blocs de glaces détachées de la banquise, ainsi sans effort, ils rejoignent leurs territoires d’hiver.

Les oiseaux eux adoptent souvent des formations de vols en V, faisant un roulement en tête du V pour se reposer.

Le sterne arctique, un des oiseaux migrateurs, détient le record de distance de migration, soit 40 000 km en huit mois.

Les insectes chez eux, 3 stratégies :

  • Rester sur place
  • Migrer
  • Se reproduire et mourir

Rester sur place
– Pour les abeilles par exemple, cela veut dire se regrouper dans un abri et former une grappe compacte afin de maintenir une température constante (environ 35°) au centre de celle-ci. Les insectes à la périphérie de la grappe rentrent régulièrement au milieu, afin de se réchauffer, et, ce roulement va se faire quasiment pendant 4 mois, durant lesquels, elles consommeront le miel de la ruche, et pour des raisons d’hygiène, elles retiendront leurs excréments jusqu’à la prochaine sortie.

Pour d’autres se cacher sous l’écorce des arbres, dans des tas de bois ou de feuilles suffit pour se protéger du froid dans des états semi léthargiques (la coccinelle).

Cependant, la manière de passer l’hiver sur place, pour une majorité d’insectes (mouche, blatte, cigale, moustique, etc…) est la diapause. Il s’agit d’un arrêt du développement consécutif à la diminution du jour, dans ce cas les insectes se protègent également du froid comme les autres animaux, mais à la différence, que pour reprendre une vie normale, il faut que la durée du jour franchisse un certain seuil (différent selon les espèces).

Migrer

Parmi les rares insectes à migrer pour des raisons climatiques figure un superbe papillon (le monarque) qui effectue-lui aussi, des milliers de kilomètres par hiver, en formant des amas qui peuvent recouvrir un arbre.

Se reproduire et mourir.

En effet plusieurs insectes sont incapables de passer l’hiver, aussi pour perpétuer leur espèce ils déposent leurs progénitures à l’abri des rigueurs de l’hiver, afin que le moment venu, ceux-ci puissent se développer, et participer à leur tour au cycle de la vie (pucerons, papillons).

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